L' Union Sportive Pays de Falaise nous a soutenus dans la préparation de notre périple et nous les en remercions.

"L'échappée belle" est une escapade cycliste de 6 mois, un périple à deux, de la Basse-Normandie à la Baltique, comme une fenêtre ouverte vers l'inconnu pour expérimenter la rencontre, se libérer des contraintes, s'inventer un autre quotidien, vivre au plus près de la nature et dérouler les kilomètres au gré de notre humeur vagabonde, pédaler toujours plus loin, libres.... C'est aussi un blog pour partager avec vous nos émotions, un fil qui nous relie...

samedi 22 juin 2013

Du 8 juin au 22 juin


La Norvège de Olden au Preikestolen


"Faire la route" c'est d'abord la rêver, les lunettes sur le bout du nez, le doigt qui suit les tracés sur la carte. Dans les méandres des lignes colorées, c'est déjà commencer à l'imaginer et l'apprivoiser. Puis c'est la pédaler, l'avaler, la dévaler, l'enrouler. La Norvège nous offre les meilleurs points de vue pour appréhender sa topographie. Le ruban de la route parcourue se déroule derrière nous, les sinuosités argentées qui filent vers la vallée, sont promesses de descentes vertigineuses et échevelées. Les plus belles routes (de Forde à Balestrand, de Vik à Voss, de Odda à Sauda) ont le goût du sel sur les lèvres et des bananes énergétiques. Elles longent des paysages âpres où seuls poussent les névés et les skieurs nordiques en short ! Les routes qui traversent les villages de montagne ont l'odeur de l'églantine et du foin. Celles qui longent en corniche les fjords, ont la saveur du poisson pêché.

"Faire la route" c'est croiser la route maritime du commerce hanséatique. Au XIVème siècle, Bergen était un comptoir important pour la Ligue allemande qui avait basé son commerce sur l'exportation de morue séchée ou à l'huile. En échange, les marchands vendaient aux pêcheurs des Lofoten, du grain (qu'ils achetaient aux Pays Baltes, nous avions vu la maison des Têtes Noires à Riga), de la farine et de la bière. Tous les quais du quartier de Bryggen étaient bordés de hautes maisons en bois, serrées les unes contre les autres, constituant les entrepôts et les logements des commerçants de la Hanse.
Cette halte citadine nous a fait reprendre contact avec les humains. Au creux de la charmante maison blanche de Helle et Jan, et de leur jardin à Bergen, nous avons retrouvé nos forces avant de reprendre la route.
Celle qui contourne le Hardangfjorden de Jondal à Odda, nous a remplis de respect pour le travail des hommes qui ont arraché aux fôrets quelques hectares de terres fertiles : des vergers de cerisiers, de poiriers, de pommiers s'alignent à flanc de montagne jusqu'au ras de l'eau. Plus loin sur le trajet de Sauda à Sand, les groins de gros monstres à fourrure semblent fouiner dans les eaux du Hylsfjorden. En compagnie d'un phoque et dans ce décor sauvage nous avons fait une halte aux bords d'eaux limpides où nageaient des poissons bleus.
Pour atteindre le Preikestolen, nous avons laissé nos montures en bas d'une route de pierre jusqu'à la falaise qui plonge du haut de ses 604 mètres dans le Lysefjorden, un spectacle à couper le souffle comme un bouquet final avant de quitter les montagnes et rejoindre la côte norvégienne.