L' Union Sportive Pays de Falaise nous a soutenus dans la préparation de notre périple et nous les en remercions.

"L'échappée belle" est une escapade cycliste de 6 mois, un périple à deux, de la Basse-Normandie à la Baltique, comme une fenêtre ouverte vers l'inconnu pour expérimenter la rencontre, se libérer des contraintes, s'inventer un autre quotidien, vivre au plus près de la nature et dérouler les kilomètres au gré de notre humeur vagabonde, pédaler toujours plus loin, libres.... C'est aussi un blog pour partager avec vous nos émotions, un fil qui nous relie...

vendredi 26 avril 2013

Du 18 avril au 26 avril

Ainazi - Narva
 
 










































 





 
 
Elle s'est faite toute pimpante et coquette pour notre arrivée. Elle s'est vêtue de couleurs vives, a festonné ses parterres de perces-neige et broder des semis de violettes dans ses sous-bois, elle a cousu des cornes d'abondance, des dentelles et des motifs végétaux sur ses portes, a épinglé des arabesques à ses frontons et des fleurs de coton dans ses ciels, elle a posé des cabochons de pierres sur ses rivages et des franges de roseaux dans ses marécages, elle a ourlé le littoral de falaises blanches.
Depuis Ainazi, en passant par Kihola, Vaâna Joesuu, Talinn, les baies de Loksa et de Vosu et le parc national de Lahama, l'Estonie assemble des morceaux de campagnes paisibles, de forets magnifiques, de rivières galopantes, de hameaux charmants, de rives bleues, de plages désertes en un patchwork calme et tranquille. Même Tallinn a des allures de provinciale. Du haut du clocher de l'église Oleviste le regard ne se perd pas si ce n'est dans la mosaïque des toits de la vieille ville médiévale. Et il y flotte même un petit air désuet à la terrasse du Café Chocolaterie, rue Vene où Jo Dassin resurgit d'un lecteur CD en chantant " Qu'il est long, qu'il est loin ton chemin papa..."
Il n'y a guère qu'a l'approche de la frontière russe que les villes deviennent fantômes, de nombreux bâtiments de l'ère soviétique sont à l'abandon et il faut se rendre au "Konsom" ou au "Remi" pour y trouver un peu de vie. A Narva Joesuu, à l'embouchure de la rivière, tout est déjà écrit en cyrillique, 86 % de la population est russophone et seul un pont nous sépare encore de la Russie.

vendredi 19 avril 2013

Du 14 avril au 18 avril

Auce - Ainazi
 






































 










 
On a abordé la "perle de la Baltique", comme elle est souvent surnommée, par les grandes plaines fertiles du Sud, le grenier à blé de la Lettonie. Quand les rivières ne sont plus gelées elles inondent les champs.
On y est arrivé en soirée. On l'a aperçue du pont d'Akmens Tilts qui enjambe la Daugava, le trafic était dense, on s'y est engouffré mêlé à la circulation intense. Et pourtant il émanait de ses façades une douceur incroyable. Le printemps était arrivé ce jour là et tous les habitants de Riga avaient visiblement beaucoup de plaisir à flâner en cette fin d'après midi. Riga mêle avec fantaisie tous les styles : le roman, le gothique, la Renaissance, le baroque, le classique, le contemporain se rencontrent, se confrontent, s'épaulent. Son patrimoine architectural a été inscrit au patrimoine de l'Unesco en 1997.
On a aimé déambuler dans la vieille ville "Vecriga", acheter notre dejeuner au marché sous les arcades des anciens hangars à Zeppelin de la première guerre mondiale, admirer le patrimoine Art Nouveau des rues Elisabetes et Alberta, nous arrêter dans les parcs de part et d'autre du canal pour la pause dejeuner, nous reposer dans le calme et la lumière dorée de l'église orthodoxe, visiter le Musée de l'Occupation Lettonne, et le Splendide Palace, considéré comme le plus beau cinéma d'Europe, passer la soirée avec Janis, Irena, leur petite Sabine aux cheveux paille et leurs amis, gouter au miel, à la boisson aromatisée à la sève de bouleau, au poisson fumé, marcher au milieu des gens après avoir vécu plusieurs jours dans la solitude des campagnes lettonnes, sous l'hiver finissant, sans âme qui vive, envier sous les jupes des filles leurs jambes très longues, perchées sur leurs talons, sentir le retour du printemps enfin !
La Baltique, elle, n'a pas encore pris ses quartiers d'été. Son rivage est, sur des kilomètres, étonnamment gelé et les stations balnéaires sont encore endormies. Dans le petit port de Salacgriva les billes de bouleaux et de pins montent des murs en attendant leur chargement. Le temps extrêmement changeant nous offre de belles lumières nacrées. On file vent arrière vers l'Estonie...