La Russie - St Petersbourg
L'écriture cyrillique est déroutante. Passée la frontière à Ivangorod (dont le château semble narguer celui de Narva de l'autre côté de la rivière), faute de pouvoir la décrypter nous en perdrons plusieurs fois notre chemin (malgré les conseils d'un jeune chef de chantier, dans un français irréprochable). Pour autant, à St Petersbourg nous n'en perdrons pas notre latin. Le jeu est aisé de retrouver un peu partout des traces de la langue de Voltaire qui a d'ailleurs entretenu une relation épistolaire avec la Grande Catherine, laquelle a participé à l'embellissement du palais de l'Ermitage et qui en pinçait pour la dentelle d'Argentan, les soiries de Lyon, l'orfèvrerie de Paris et recevait ses copines dans son "Boudoir" cramoisi. Les collections actuelles du Musée font la part belle à Matisse, Van Gogh, Picasso, Boudin, Dufy.... Nous dégusterons un excellent chocolat au "Restaurant Du Nord" et à la "Patisserie Garçon". La très belle Galerie Milanaise arbhore les enseignes "Au bon marché" et "Maison Annette". Notre enquête nous mènera à l'intérieur de l'épicerie fine, sise au 56 de la Nevsky Prospekt : le Pont Lévêque, le beurre d'Isigny sur mer, le Rustique y sont présentés dans une extraordinaire architecture Art Nouveau. Quand à notre hôte, il apprécie que nous l'appelions Eugène (Evgeny) et Gerard D. et Coco C. tiennent le haut de l'affiche.
Le tsar Pierre Le Grand avait de l'ambition. Il développa la ville de St Petersbourg le long des rives de la Néva dont il fit amménager les quais et de part et d'autre de la Nevsky Prospekt une longue avenue de 4,5 km vers laquelle convergent les autres rues. Inspiré par Amsterdam, il fit amménagé des canaux dont la surface reflète les façades de l'église orthodoxe de la Résurection (dont l'intérieur est entièrement recouvert de mosaïque et de marbre) et des somptueux palais, lieux de résidence de l'aristocratie russe au 18eme et 19eme siècle. Les intérieurs de l'Ermitage témoignent du faste de la cour : les dorures, la marqueterie, les fresques donnent le tournis. Pas un seul centimètre carré qui ne soit travaillé. C'est somptueux.
Dans le Temple de la Paix et de l'Amour, le musée dédié à John Lennon et aux Beatles, il n'y a pas non plus une once de place vide : CD, livres, photos, mugs, tee-shirt, bustes... à l'effigie des stars de la pop rock ont été collectés par Kolia Vasin, le gourou de cette antre et de ce capharnaüm étrange.
Nous on joue les " Mariska Gendrovitchskaya et Brunov Duplessinovitch le Terrible " dans le marché aux souvenirs !
